Un berceau du métissage réunionnais, le Lazaret de la Grande Chaloupe

Postée le 09/02/2022

 Visiter le lazaret serait synonyme de devoir de mémoire en tant que descendant d’engagés. Classé monument historique, le lazaret est un haut lieu de l’histoire de l’engagisme et de la quarantaine à La Réunion. 

Des Chinois, des Africains, des Malgaches, des Annamites, des Comoriens, des Rodrigais arrivent de façon plus massive sur l’île intense après 1848, ils sont la main d’oeuvre peu chère qui remplace l’esclavage à La Réunion. En 1861, ces travailleurs engagés, ou encore appelés "les engagés du sucre", subissent la quarantaine au Lazaret.

 Ils devaient être placés à l'isolement à leur débarquement, étaient surveillés, vaccinés, parqués et forcés au travail pour les plus robustes en attendant leurs nouveaux postes. 

Le confinement “dans temps lontan”

Le Lazaret répond à deux fonctions, protéger la population locale des maladies importées et isoler les voyageurs malades dans un endroit où leur sont donnés vaccins et soins médicaux. A cette époque, dans ce contexte, un passeport sanitaire est mis en place pour suivre, contrôler les engagés et “nouveaux Réunionnais”. 

Naissance du métissage culturel 

Aves des populations différentes sur le plan physique, culturel, religieux, La Réunion se construit son récit, une histoire de renom. Ce sont ces engagés qui, arrivés sur l’île pour travailler, ont ensuite peuplé l’île,  lui ont donné histoires, monuments, brassage de cultures. Cohabiter sur un espace restreint et isolé aura été propice aux échanges et découvertes de traditions venues d’ailleurs. 

De ces arrivées d’engagés naquit le “vivre-ensemble réunionnais”

Avec les années de cohabitation, ce n’est plus plusieurs communautés, mais une seule identité créole qui s’affirme. De ce métissage, la langue est enrichie. C’est pourquoi, aujourd'hui encore, en créole l’on retrouve des expressions venant de pays différents. 

La Réunion, une terre riche 

La gastronomie réunionnaise propose un éventail de goûts et de saveurs influencé par la cuisine chinoise, malgache et indienne. Les tisaneurs traditionnels et les guérisseurs s’enrichissent également  de connaissances avec l’arrivée de nouvelles plantes médicinales et du savoir-faire médical  des migrants. Les arts aussi sont marqués, la musique fait résonner les différentes traditions des engagés.  De cette mixité, le plus fulgurant et surprenant restera le syncrétisme religieux qui est la fusion de plusieurs doctrines et pratiques religieuses.  La Réunion abrite moulte religions et le savoir- vivre entre elles est un modèle pour nos voisins.