Le marronnage, bien plus qu’une révolte

Postée le 24/08/2021

Le Dimitile est indissociable d’une page douloureuse de l’histoire de La Réunion : Le marronnage. Rencontre avec Pierique Rivière de l’association Capitaine Dimitile. Depuis 23 ans, l’association fait revivre ce lieu chargé d’histoire. 

Anchaing, Cimendef ou encore Dimitile sont autant de lieux escarpés de l’île qui tirent leur nom et leur histoire des épisodes de marronnages à La Réunion. 

Du haut de ces 1850 m, le sommet du Dimitile a vu défiler de nombreux esclaves en fuite, les marrons, qui avaient choisi de se réfugier dans ses reliefs escarpés. Il tient d’ailleurs son nom d’un des chefs de file. 

Un voyage authentique dans le temps

Le Dimitile offre un spectacle rare, entre nature et histoire. Pour perpétuer la mémoire de l’esclavage, le Camp Marron, créé par l’association Capitaine Dimitile,  propose une visite thématique pour (re)découvrir l’histoire de l’esclavage et du marronnage à la Réunion.“L’idée de l’association c’est de faire connaître aux Réunionnais et aux gens de l’extérieur, notre histoire. Pendant longtemps le marronnage est resté tabou, pour nous, ici, à La Réunion”, explique Pierique.  

“Le marronnage, ça représente vraiment la liberté “

Si le marronnage n’est pas spécifique à La Réunion, il reste l’un des fondements du métissage et du peuplement de l’île. Ce terme est utilisé pour définir la fuite des esclaves en quête de liberté. 

Manque de nourriture, maltraitance et humiliation, les conditions de vie sont inhumaines. “On a plusieurs exemples comme Félix, un ancien esclave, son maître l’a envoyé à la pêche et il devait ramener des gros poissons sinon il avait le droit au fouet”, raconte le chargé de mission de l’association.

Certains esclaves préféraient donc la fuite, en dépit des risques encourus. “Il y a des héros, des légendes, et bien ça fait partie d’une légende de La Réunion qui permet de donner une certaine force pour ceux qui veulent bien entendre, ressentir, apprendre, venir voir vraiment ! “, confie Jerry, Réunionnais venu s'imprégner de son histoire. Pour ce dernier, “le marronnage, ça représente vraiment la liberté."