À quand remonte la dernière fois que vous avez aperçu une Bib ?
Cette immense araignée aux belles pattes translucides oranges et noires, vit dans le sud-ouest de l’Océan Indien. Autrefois très répandue à l’Île de La Réunion, depuis quelques années, les spécialistes comme les habitants constatent qu’elles se font rares.
Si pour l’heure aucune étude scientifique n’explique ce phénomène, Grégory Cazanove, entomologiste aranéologue au muséum d’Histoire Naturelle de La Réunion, nous donne quelques pistes :
« Tout a vraiment commencé en 2006 avec l’épidémie de Chikungunya, et la diffusion à grande échelle de produits insecticides pour éliminer le moustique tigre porteur de la maladie. »
Entre 2005 et 2007, les opérations de « démoustication » se multiplient aux quatre coins de l’île. L’impact à long terme de ces produits sur la petite faune réunionnaise restera indéterminé malgré une étude menée en urgence en 2006 par l’Insectarium de La Réunion.
Mais d’autres facteurs pourraient également entrer en jeu, comme la prolifération du Merles de Maurice. Cette espèce d’oiseaux invasive a déjà été observé en pleine prédation de la Bib.
Comme l’indique Grégory Cazanove, le réchauffement climatique, et la destruction des habitats naturels ont également un rôle dans la diminution des populations de lNéphiles Dorées et des araignées et insectes en général, même à La Réunion.
Les risques environnementaux sont d’autant plus grands que les araignées jouent un rôle essentiel dans l’écosystème de l’île :
« Les araignées capturent en moyenne 400 millions d’insectes par an et par hectare. Jamais un simple épandage de produits ne ferait autant d’impact. Donc clairement ce sont de puissantes alliées ».
Alors pour aider les Bibs à réinvestir nos paysages, l’entomologiste partage quelques conseils: Limiter l’utilisation d’insecticides, diversifier les plantes et les arbres dans son jardin pour faciliter l’implantation des toiles, et attirer ses proies naturelles (moucherons, papillons etc…) avec des plantes à fleurs.