Les geckos multicolores de La Réunion menacés

Postée le 20/01/2021

On ne les trouve nulle part ailleurs… La Réunion abrite deux espèces endémiques de geckos. Deux espèces aujourd’hui en danger critique d’extinction qu’associations et population tentent de préserver.

Le point commun entre nos deux espèces endémiques : elles sont en voie de disparition. Plusieurs menaces mettent en péril la préservation et le renforcement des populations de ces deux lézards verts. Les chats, les rats, les musaraignes… mais surtout les geckos introduits. 

Comment les reconnaître ?

La première espèce endémique est le gecko vert de Bourbon (Phelsuma borbonica), aussi appelé lézard vert des Hauts. Son corps longiligne est de couleur très variable, avec des tâches rouges qui s'épaississent vers sa terminaison, une queue allant du turquoise au vert.

Il se nourrit de fruits,du nectar des fleurs, mais aussi d'insectes. Sa langue en  forme de cœur lui permet de récupérer le nectar des fleurs. Une particularité qui lui confère un rôle de pollinisateur pour la flore locale. 

Le gecko de Manapany est la deuxième espèce endémique. Plus rare, mais aussi plus menacé, on ne le trouve que dans le Sud de l’île, sur une bande littorale extrêmement réduite d’environ onze kilomètres de long. 

Il arbore un pattern de couleurs très singulier : on le reconnaît par son trait rouge sur la tête et son croissant de lune bleu sur le museau. Son dos est parcouru de petites taches rouges et plusieurs bandes, rouges, blanches et noires, partent de la tête et se prolongent vers l’arrière du corps. Entre 3000 et 5000 individus sont aujourd’hui recensés. 

La menace des espèces exotiques

Deux espèces exotiques ont fait leur apparition sur l’île. Mieux adaptées aux prédateurs, elles s’installent petit à petit sur le territoire des geckos endémiques de La Réunion. S’il a l’air tout aussi mignon avec sa couleur vert pomme et ses petites taches dorées… le gecko vert poussière d’or, venu de Madagascar, prolifère très rapidement. 

L’autre grande menace est le grand gecko vert de Madagascar, introduit en 1994, que l’on trouve aujourd’hui aussi bien dans le Nord, l’Ouest, que dans le sud de l’île. Ces deux espèces exogènes sont agressives, et n’hésitent pas à s’en prendre à leurs propres congénères. 

Nourriture et habitat constituent le nerf de la guerre pour les différentes espèces qui cohabitent sur l’île. L’association Nature océan Indien œuvre pour la restauration de l’habitat du gecko de Manapany. Son objectif : renforcer la population du petit lézard endémique, en lui donnant toutes les chances d’arriver à l’âge adulte.