L’histoire de Choka la tortue marine

Postée le 03/08/2021

Percutée par un bateau, son sort aurait pu être bien différent si elle n’avait pas croisé la route de deux apnéistes. Récupérée et soignée par Kélonia, voici l’histoire de Choka.

Choka est une jeune tortue verte en convalescence. En novembre 2020, entre Saint-Gilles et Boucan Canot, elle est percutée par un bateau. Immobile, au fond de l’eau, elle est secourue par deux apnéistes, puis récupérée par le centre de soins de Kélonia. Très vite, elle est opérée. 

“Ce qui est surtout important, c’est que la colonne vertébrale n’a pas été touchée, explique Stéphane Ciccione, directeur de Kélonia. A quelques millimètres près, la colonne vertébrale aurait pu être brisée. Et puis les poumons aussi n’ont pas été percés, parce que les poumons sont juste sous la carapace dorsale. Quand la carapace dorsale est brisée, souvent les poumons sont atteints. Donc là, ça n’a pas été le cas non plus. En fait, dans son malheur, Choka a quand même eu beaucoup de chance de ne pas avoir d’organes vitaux et la colonne vertébrale qui soient atteints”. Après plusieurs mois, elle sera relâchée. Le temps pour sa carapace de cicatriser. 

"95% des tortues qui arrivent en centre de soin ont ingéré des déchets plastiques”.

Aujourd’hui, les principales menaces pour les tortues sont : les chocs avec les bateaux, le matériel de pêche abandonné, mais aussi les déchets…  “Pour les déchets plastiques malheureusement, les quantités dans l’océan continuent d’augmenter. On a de plus en plus de tortues impactées par ces déchets. Il y a 12 ans, c’était 30% des tortues qui arrivaient en centre de soins. Maintenant, on est à 95% des tortues qui arrivent en centre de soin qui ont ingéré des déchets plastiques”. 

Kélonia travaille en collaboration avec des océanographes, mais aussi des météorologues. Ensemble, ils équipent les tortues relâchées des capteurs. Cela permet aux scientifiques d’accéder à des informations précieuses sur leur migration.

“On a des tortues que l’on suit pendant presque 2 ans, donc ça montre qu’elles ont les capacités à faire le travail qu’on leur demande, sans que ça ne pénalise leur survie dans le milieu naturel. Ce qui est quand même un point important, parce que ce n’est pas du tout d’avoir des informations grâce aux tortues, il ne faut pas non plus que ça se fasse à leurs dépens”. 

Après son accident et de longs mois de rétablissement, Choka deviendra peut-être à son tour une petite scientifique des océans.