L'Île de La Réunion vient de réaliser une nouvelle avancée dans sa lutte contre le braconnage avec le démantèlement de sept camps illégaux de braconniers, une opération qui se renouvelle malheureusement chaque année. Cette opération, dirigée par les agents du Parc national, en collaboration avec l'Office national des forêts (ONF), avait pour objectif de contrer le braconnage des palmistes sauvages, certaines espèces étant en danger critique d'extinction, selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Les braconniers se concentrent principalement sur le palmiste rouge, une espèce précieuse qui se vend au marché noir au prix de 15 à 25 euros le kilogramme. Le braconnage représente la première menace pour ces palmistes, et ses conséquences sont à la fois environnementales et économiques.
Le braconnage exerce une pression considérable sur ces espèces vulnérables, les poussant vers l'extinction. De plus, il conduit souvent à l'installation de camps illégaux dans des zones naturelles préservées où le palmiste est encore présent. Ces camps sont non seulement des foyers de pollution, avec des quantités importantes de déchets plastiques et métalliques abandonnés en forêt, mais aussi le refuge de rats, une espèce invasive prédatrice dont l'impact sur la flore et la faune locales est dévastateur.
L'opération de démantèlement, qui s'est déroulée dans la forêt de Bébour et les Hauts de Cambourg, a permis de récupérer un total de 5 mètres cubes de déchets laissés par les braconniers. L'évacuation de ces déchets a nécessité la mobilisation de 5 agents du Parc national, 4 agents de l'ONF, un hélicoptère pour accéder aux sites éloignés, ainsi qu'un camion benne pour le transport des déchets en déchetterie.
Les deux camps restants seront démantelés ultérieurement. L'impact du braconnage sur la biodiversité réunionnaise est dévastateur. Il entraîne la réduction du nombre de palmistes, d'orchidées et de fanjans, ainsi que la prolifération des rats, prédateurs des oiseaux forestiers. Les braconniers passent généralement plusieurs jours en forêt, prélevant des dizaines de palmistes, des tangues, voire plusieurs kilos de poissons et de crustacés, polluant ainsi les cours d'eau avec des déchets et des produits chimiques nocifs. En effet, certains braconniers utilisent des insecticides et de l'eau de Javel pour capturer un grand nombre de poissons. Ces substances, tout en étant illégales, sont extrêmement dommageables pour l'environnement. Elles polluent massivement les cours d'eau, affectant la qualité de l'eau et mettant en danger la faune aquatique. De plus, elles présentent un risque pour la santé des consommateurs de poissons braconnés.
Face à cette menace, les citoyens peuvent jouer un rôle crucial en soutenant des initiatives de préservation du palmiste rouge, telles que des agriculteurs engagés dans une production raisonnée et éthique de cette espèce. En achetant des produits provenant de sources responsables, les consommateurs peuvent contribuer à préserver l'espèce en milieu naturel tout en favorisant l'économie locale. Le palmiste rouge est une composante essentielle de la forêt réunionnaise, abritant de nombreuses espèces endémiques. En luttant contre le braconnage, nous préservons non seulement une espèce emblématique, mais aussi tout un écosystème précieux qui fait la richesse de cette île.