L’association nature Océan Indien propose depuis une dizaine d’années aux habitants du sud de l’île, une convention gratuite qui vise à favoriser la conservation et le bon développement des geckos verts de Manapany. Près de 140 refuges actifs sont conventionnés et offrent un havre de paix sécuritaire à ces petits lézards péï qu’on ne retrouve qu’à La Réunion.
Créée en 2013, la convention sur base participative de Nature Océan Indien ne cesse de s'expandre. Sur engagement moral, elle permet aux habitants du Sud de l’île de créer des refuges au sein de leurs jardins.
En étroite collaboration avec les habitants, l’association propose des plants gratuits de plantes endémiques et indigènes pour permettre au gecko vert d’évoluer dans un endroit favorable à son bon développement.
“Grâce aux conventions et grâce aux refuges, on arrive à acquérir différentes informations. On arrive à avoir une idée des tendances à La Réunion au niveau des populations de geckos. Le plus gros de la population du gecko vert de Manapany se trouve chez les gens, donc en milieu urbain. L’autre objectif est un objectif de conservation. C’est d’autant plus important d’avoir un jardin qui soit luxuriant et le plus favorable possible”, explique Nicolas Huet, chargé d’étude au sein de NOI.
Les membres de NOI se rendent une fois par an environ chez les habitants. L’objectif est d’avoir un suivi précis, une idée de l'évolution des populations.
Une espèce invasive dangereuse pour la sauvegarde du gecko vert de Manapany
Les geckos verts de Madagascar à La Réunion, sont des espèces dites “exotiques”. Elles ont été introduites par l’homme. Sur l’île de Madagascar, ces espèces avaient l’habitude d’avoir beaucoup de prédateurs, beaucoup de menaces, beaucoup de pression pesant sur elles. Ce sont des geckos ayant l’habitude de survivre, dotés d’une résilience plus forte que les espèces réunionnaises. En arrivant à La Réunion, les prédateurs connus du gecko de Madagascar disparaissent et ce dernier arrive à se développer beaucoup plus facilement. Étant proie dans le passé, il devient alors prédateur. Avec une taille d’environ 30 cm, c’est un lézard plus grand et plus robuste que le gecko de Manapany (environ 14 cm).
Pour contrer tout ça, NOI (Nature Océan Indien), travaille sérieusement pour la sauvegarde du gecko péï face à la prolifération de son cousin, le gecko de Madagascar.
Le gecko vert de Manapany : un espèce à forte valeur patrimoniale
Le gecko vert de Manapany est une espèce qui a toujours été présente sur l’île de La Réunion, même avant les hommes. Aujourd’hui, elle est classée en danger critique d’extinction. “On pourrait perdre cette espèce qui est endémique. Donc si on la perd, on la perd à l’échelle mondiale. Elle n’existera plus nulle part ailleurs”, indique Nicolas.