C’est le premier cyclone depuis Colina en 1993 à avoir frappé directement l’île. On revient sur l’impact du cyclone Belal à La Réunion.
Météo France océan Indien a publié son bilan du passage du cyclone Belal sur l'île de La Réunion. Le rapport complet est à retrouver via ce lien. L'oeil du cyclone a touché l'île le 15 janvier. Il faut remonter à 1993 et le cyclone Colina pour retrouver un passage direct de l'oeil sur l'île. Côté trajectoire, le pire a finalement été évité. Le déplacement de l’œil du cyclone a en effet été perturbé par la présence du relief de La Réunion. Conséquence : sa trajectoire a légèrement dévié et son intensification s'est réduite. Les perturbations de la trajectoire du cyclone en lien avec le relief de l’île ont déjà été observés sur des cyclones passés qui ont circulé sur La Réunion comme pour CLOTILDA en février 1987, FIRINGA en janvier 1989 et COLINA en janvier 1993, indique Météo France. Voici quelques extraits du bilan :
Des pluies intenses
Les cumuls de pluie ont été importants, notamment dans les hauts et sur le volcan, mais en se concentrant essentiellement sur la journée du 15 janvier.
Sur la totalité de l'épisode pluvieux, du 13 au 16, on relève parmi les cumuls les plus importants :
- dans les hauts : 1367 mm à Commerson, 1019 mm à Plaine des Palmistes, 982 mm à Grand-Îlet (Salazie), 931 mm à Plaine des Cafres, 836 mm à la Nouvelle (Mafate), 816 mm à Cilaos, 699 mm au Brûlé Val Fleuri (Saint-Denis)
- près du littoral : 469 mm au Baril (Saint-Philippe), 402 mm à la Possession, 345 mm à Saint-Benoît, 324 mm au Chaudron (Saint-Denis), 282 mm au Colosse (Saint-André), 267 mm à Gillot-Aéroport (Sainte-Marie), 211 mm au Port
Le cumul de pluie moyenné sur l'ensemble de l'île est finalement de l'ordre de 520 mm, ce qui va permettre à BELAL d'intégrer le "club des 500 mm". Voir le site des pluies extrêmes : http://pluiesextremes.meteo.fr/lareunion/Le-club-des-500-mm.html
Des rafales dépassant les 150 km/h sur la plupart des points de mesure
On notera que dans la journée du 15 la durée totale quotidienne avec des rafales de vent supérieures à 100 km/h a été d'environ :
- 18 heures au Port (10 heures de nord-est, puis relative accalmie pendant 3 heures, et enfin 8 heures de sud-ouest, donc en sens opposé)
- 10 heures à Gillot-Aéroport (4 heures d'est, puis 1 heure d'accalmie relative (90 km/h), et enfin 6 heures d'ouest-nord-ouest)
- 13 heures à Plaine des Palmistes, (6 heures de nord-est à est, puis 7 heures de sud-ouest)
- 9 heures à Pierrefonds-Aéroport (6 heures de sud-est, puis 3 heures de sud),
Pour le Port et Gillot, les accalmies correspondent à des moments où les vents ont tourné progressivement avec l'éloignement du cyclone vers l'est, plaçant alors ces villes sous le vent du relief. Ce n'était donc pas dû au passage de l'œil du cyclone qui est passé au nord de ces communes.
La rafale maximale de l'épisode venteux concerne le Piton Maïdo (217 km/h) mais c'est un lieu particulièrement exposé.
La houle a atteint 11,6 mètres !
Les zones littorales du nord, du nord-est et du nord-ouest de l’île ont été les plus affectées par les effets de la houle cyclonique qui a produit son maximum d’impact en 2ème partie de nuit du 14 au 15 janvier et le lundi 15 matin sur le littoral allant de Sainte-Suzanne à Saint-Gilles (houle venant du Nord à l’approche du cyclone).
Le houlographe du BRGM situé au large de Sainte-Marie a relevé vers 10h30 locale (au moment du passage du mur de l'œil) une hauteur significative des vagues de 7,3 mètres et une hauteur maximale de 11,6 mètres.
Si l’on compare ces valeurs à celles enregistrées lors des épisodes cycloniques marquants de ces 30 dernières années, elles sont du même ordre de grandeur que celles observées lors du passage du cyclone GAMEDE en 2007, et légèrement plus sévères que celles engendrées par le cyclone BEJISA en 2014. Elle sont en revanche un cran en dessous de celles enregistrées pendant le cyclone DINA en 2002.