Rencontre : Dans le jardin de Paulo

Postée le 29/03/2024

Dans le jardin créole de Paulo, on retrouve des espèces endémiques, des épices, des plantes médicinales, des fruits lontan ou encore de la vanille et du cacao. Grand passionné de la nature, il promeut avec son association, un patrimoine botanique délaissé, qui tend à disparaître de nos jardins.

À Saint-Paul, non loin du Tour des Roches, se trouve un jardin hors du temps, véritable trésor botanique. C'est là, dans ce jardin créole vibrant de vie, que réside l'œuvre d'un homme dévoué à la préservation de la biodiversité unique de cette île de l'océan Indien.

C’est en 2010 que commence l’histoire du jardin de Paulo. Au détour d’une conversation avec un ami, ce dernier lui dit : “Je vois que tu aimes beaucoup la terre, tu aimes beaucoup planter, j’ai 4 hectares de terrain. Je te donne 2 hectares et tu fais ce que tu veux avec.

Le travail commence, et Paul doit défricher le terrain. “J’ai creusé des trous, 250 trous pour planter. J’ai irrigué, comme il y a un bassin à côté qui communique avec la nappe phréatique. Et puis j’ai commencé à planter. J’ai d’abord planté ce que j’avais sous la main, ensuite, en promenade je récupérais des branches qui trainaient puis j’amenais au jardin. Et pendant 5 ans j’ai planté, j’ai semé, j’ai entretenu. Et en 2015, le jardin avait pris forme”, explique Paulo d’un air amusé.

Une fois le jardin sorti de terre, Paulo décide de créer des espaces pour ses différentes espèces botaniques. On y retrouve un immense patrimoine végétal. Des épices, des fruits d’autrefois, des tisanes, une allée de vanille, une allée de café, une allée de cacao…

En 2015, il crée son association “Ô jardin de Paulo” pour faire découvrir à ceux qui ne connaissent pas, les espèces végétales réunionnaises.

Une enfance dans les champs

Ce n’est pas anodin que Paulo aime tant la nature et la terre. Originaire de Saint-André et issu d’une famille de journaliers agricoles, c’est dans le jardin familial qu’il grandit. 

J’avais toujours dans le grand jardin, un petit coin à moi perso et je plantais déjà des petites choses. Quelques radis, deux petites carottes, trois petites fleurs… C’était mon coin à moi. J’ai gardé quand même un lien très, très fort avec la nature. Et comme enfant curieux que j’étais quand j’étais petit, il m’arrivait même d’aller gratter la terre pour voir si les graines étaient en train de pousser”, se remémore-t-il.

Travailler la terre et s’occuper du jardin faisaient partie de son quotidien. Paulo raconte qu’il n’a pas eu la chance de devenir agriculteur, mais son métier, il l’a quand même chéri. En devenant fonctionnaire de l’éducation nationale, il avait toutes les cartes en main pour montrer aux jeunes comment préserver notre patrimoine botanique. C’est grâce à ce parcours de vie qu’il invite de nombreuses classes, allant de la primaire au lycée, dans son jardin verdoyant. Au-delà de la simple collection de plantes exotiques, le jardin de Paulo sert avant tout de vitrine pour sensibiliser le public à l'importance cruciale de la préservation de la flore réunionnaise. Chaque visiteur qui passe sous l'ombre bienveillante des arbres repart avec un bagage de connaissances, conscient de la richesse fragile qui l'entoure.

Dans un monde où la biodiversité est menacée à chaque instant, des initiatives comme celle de Paul Brigy sont plus précieuses que jamais.