Redonner vie à la forêt de la Plaine des Grègues

Postée le 05/07/2024

L'association IRI combat les plantes envahissantes de la Plaine des Grègues en replantant des espèces locales. Elle organise des ateliers de plantation participatifs et lutte contre les prédateurs introduits. Un bel effort collectif pour protéger notre bel écosystème réunionnais !

 

Culminant entre 600 et 700 mètres d'altitude, la forêt de la Plaine des Grègues est l’une des dernières reliques de forêt à cette hauteur de l’île. L’association IRI (Initiative pour la Restauration écologique en milieu insulaire) lutte depuis 2020 contre les espèces envahissantes en menant des actions de sensibilisation. Qualifiée d’espace naturel sensible (ENS), la surface de 18 hectares a été acquise par le Département de La Réunion vers la fin des années 1990, et début des années 2000. Laissé à l’abandon pendant de nombreuses années, le site a été repris par IRI pour mettre en œuvre un plan de gestion qui vise à assurer la pérennité à long terme du site en enlevant les espèces exotiques végétales et en favorisant la régénération des espèces locales indigènes et endémiques.

Près de 2,2 hectares ont été dégagés d’espèces exotiques. “C’est sûr qu’au niveau de la faune, on a beaucoup perdu", explique Gilles David Derand, le président d’IRI. “Ce qu’on essaye de faire, c’est préserver ce qu’il reste encore. Notamment au niveau des oiseaux forestiers.

IRI essaye donc de lutter à son échelle contre les prédateurs introduits comme le rat ou encore le chat sauvage dont la place ne se trouve pas en espace naturel.

 

Des chantiers bénévoles

 

Pour fonctionner et mener à bien ses missions, IRI propose des chantiers participatifs pour replanter au sein de la forêt.

J’ai vu les actions menées par l’association. J’ai participé à un chantier. De fil en aiguille, j’y suis quasiment tous les 15 jours. C’est une grande satisfaction. Un espoir aussi pour l’avenir, pour moi, mais aussi pour les générations qui vont arriver après”, raconte Johny, membre de l’association.

En 2022, l’association propose près de 45 chantiers sur l’année. Des gens de tous horizons, des jeunes, des moins jeunes, des gens qui connaissent l’environnement, d’autres non. Tous se sont passé le mot pour prendre part à cette aventure extraordinaire en quête de protection de notre biodiversité réunionnaise. 

On se retrouve tous les samedis matins pour faire différentes activités. Beaucoup de lutte contre les espèces exotiques, mais aussi du semis, de la récolte de graines…" indique David.

En plus de la replantation, des suivis scientifiques sont réalisés pour vérifier la diminution des espèces exotiques et l’augmentation des espèces indigènes.

L'association sensibilise également les jeunes élèves des écoles primaires avoisinantes en proposant des ateliers et de la restauration de l'écosystème.

En milieu insulaire, la pression, la compétition par les espèces exotiques est tellement forte que ça n’a rien à voir avec les milieux continentaux. Nous, on est persuadés qu’il faut une gestion plus active et donc l’implication de l’homme est essentielle”, explique David.

Le réchauffement climatique implique également un nouveau tournant dans la régénération de la forêt. De nouvelles menaces sont nées et les membres associatifs doivent redoubler d’efforts et d'innovation afin de contrer ces dernières. Un travail de longue haleine qui portera ses fruits d’ici 10 à 15  ans!