La SEOR (Société d'Études Ornithologiques de La Réunion) accueille les papangues en détresse, les soigne et les nourrit avant de les relâcher. Menacés par les empoisonnements et les collisions, ces rapaces endémiques en danger d’extinction bénéficient du travail crucial des bénévoles, essentiel pour préserver la biodiversité de La Réunion.
La Société d’Études Ornithologiques de La Réunion (SEOR), une association créée en 1997, est dévouée à la préservation des oiseaux indigènes de l'île. Parmi ses nombreuses actions, le sauvetage des papangues, les seuls rapaces nicheurs de La Réunion, tient une place primordiale.
C’est au centre de soins que l’on retrouve Christel et Léo, tous les deux collègues au sein de l’équipe papangue.
C’est au mois de juin 2024, qu’une joggeuse a retrouvé sur le bord de mer de Sainte-Marie, un papangue très mal en point. Ayant connaissance de l’association, cette dernière s’est empressée d'appeler et de prévenir la SEOR qui a dépêché une équipe sur place le plus rapidement possible.
“Il est arrivé, il était vraiment très maigre. Complètement affaibli par le fait qu’il soit trempé. Il n’arrivait plus à décoller. Il était au sol, complètement apathique”, explique Christel.
Les bénévoles de la SEOR jouent un rôle indispensable dans ce processus de sauvetage. Ils participent activement à la réhabilitation des oiseaux, contribuant ainsi à la conservation de cette espèce menacée. Leur engagement est vital pour maintenir la biodiversité unique de La Réunion.
Les papangues, ou busard de maillard, sont des rapaces carnivores et charognards. Ils se nourrissent principalement d’agames, de petits oiseaux… Cependant, à cause des campagnes de dératisations, ces derniers vont se nourrir de rats empoisonnés au rodenticide. Et vont donc aussi, à leur tour, être empoisonnés.
“C’est ce qu’on appelle l'empoisonnement secondaire”, rappelle Christel. “Donc nous ce qu’on fait, au centre de soins, dès qu’un papangue arrive, c’est lui faire, si son état le permet, bien sûr, une prise de sang. Cela permet d’avoir un suivi au niveau de l’empoisonnement secondaire. Et ensuite on le met directement sous un traitement de vitamines K1 et ce pendant 21 jours”.
Les rapaces sont gardés sous haute surveillance pendant 21 jours à minima. Si leur santé s’améliore, ils pourront être relâchés après cette période de quarantaine. Sinon, ils resteront en observation.
2023, une année record
2023 était une année record pour cette espèce. 17 individus ont été recueillis et soignés au centre de soins. La moitié ont pû être relâchés.
Les papangues bénéficient d’un PNA (Programme National d’Action). Grâce à cet PNA, des campagnes de comptage à large échelle sont mises en place.
“Au dernier comptage, on estime à peu près la population à 200 couples reproducteurs pour une population totale d’environ 400 à 500 individus”, indique Christel. “En 20 ans, on a eu une diminution de près de 50% de la population. C’est en déclin. C’est pour ça que c’est très important de le protéger et de comprendre les menaces qui pèsent sur cette espèce et de mettre en place des actions de conservation.”
Pour en savoir plus et soutenir les actions de la SEOR, vous pouvez visiter leur site officiel ici
Pour signaler un oiseau en détresse, contactez la SEOR au : 0262 20 46 65
Ensemble, nous pouvons aider à préserver les papangues et la biodiversité réunionnaise.