A 71 ans passés, Michel Adrien Mithra fait partie du millier de Réunionnais qui arpentent les rues de l’île pour ramasser les chopines vides. Une économie informelle qui fait vivre de nombreuses familles. 

Reconnaissable à son grand sac et sa golette - une longue tige de bois avec un crochet en métal à son extrémité - Michel Adrien récolte Dodos, Fischer et Cot, qu’il revend ensuite à un grossiste. 

Arrondir les fins de mois, se faire de l’argent de poche afin de payer le billet d’avion pour la métropole, autant de sources de motivation qui poussent ce gramoune à continuer cette activité. Plus qu’un travail pour Adrien Mithra, il s’agit d’une véritable passion. 

De Boucan Canot à Trois Bassins, il se rend plusieurs fois par semaine près des bornes de collecte du verre et ramasse des centaines de chopines vides. Un circuit bien précis qui l’a fait connaître auprès de la population. “Je ramasse les chopines qui sont à terre à côté des bornes. Parfois, les gens mettent de côté pour moi et je passe les prendre”, explique t-il, guilleret.

Adrien Mithra le reconnaît, la tâche est difficile et la concurrence est rude. “Si je n’arrive pas en premier, il ne reste plus de chopines”, affirme-t-il. “Un matin, je passe avant quelqu’un, je ramasse les dodos et, lui, pour se venger, me crève les pneus”, raconte-t-il.

Un système de ramassage mis en place depuis 1962, date de la création des Brasseries de Bourbon et qui fonctionne très bien. Près de 70% des dodos sont recyclées, ce qui représente environ 40 millions de bouteilles et 6000 tonnes de verre. 

Cette organisation collective s’inscrit dans le cadre du développement durable, et ces ramasseurs de bouteilles se placent en précurseurs de la protection de l’environnement.