La Réunion, terre de graff’

Postée le 16/10/2021

A l’occasion de la troisième édition du Festival Réunion graffiti, qui s’est déroulé du 2 au 17 octobre 2021, une trentaine de graffeurs ont exercé leur art sur de nombreux bâtiments du chef-lieu. Des pointures nationales et internationales du street art ont répondu présents. Rencontre avec Lazoo. 

“Sans exagérer le truc, je pense que le graffiti et le street art, ça reste vraiment un moyen d’amener la culture aux gens. D’une manière tellement naturelle. il suffit juste d’avoir des yeux”, revendique Lazoo. Synonyme de liberté et souvent engagé, le street art constitue un petit peu l’âme de La Réunion. Quels que soient les quartiers de l’île, de nombreuses façades offrent aux visiteurs des mélanges de genres et de couleurs qui donnent à voir et à réfléchir.

Né à Paris en 1969, Lazoo commence le graffiti en 1986. Ce jour-là, il est en charge de l'œuvre la plus imposante du festival : la façade du petit marché. Il partage le mur avec trois autres artistes graffeurs internationaux : Stohead, Wond ABC et Nilko. Chacun a un rôle bien précis. Stohead s’occupe des lettrages “Koz Langaz”, Won ABC a peint une divinité de la mythologie chinoise symbolisant le feu, Lazoo et Nilko se sont attelés à représenter des scènes de vie des créoles.

Par son style figuratif et son usage des couleurs, Lazoo est facilement identifiable. “Je dessine souvent des femmes métisses dans mes productions. Ici, c’est le cas, la joueuse de dominos, on ne pourrait pas savoir si elle est cafrine, malbar ou autre”, explique l’artiste. Pour lui, le métissage représente “l'universalité”.

Lazoo se nourrit de son chemin de vie personnel. “J’ai deux filles qui sont métisses, je vis au quotidien ce statut. C’est un combat de tous les jours, je défends mes filles, c’est un truc qui me touche personnellement”, confie le graffeur. Pour lui ce qui importe c’est le vivre ensemble et “ici, ça correspond super bien, on est tellement sur une île où il y a un brassage de cultures, il y a un vivre ensemble qui est hyper fort”.