Le Shibari, ou bondage japonais, ne se réduit pas à une pratique sexuelle. La discipline s’affiche aujourd’hui comme un véritable Art.
Souvent très connoté sexuellement, le shibari est l’art d’attacher avec des cordes. Cette pratique ancestrale japonaise était notamment utilisée à l’époque féodale pour la capture, la torture et le châtiment corporel des prisonniers, dans la tradition japonaise Hojōjutsu.
Aussi appelé Kinbaku, ou bondage japonais, le Shibari s’est petit à petit développé comme forme de méditation et de relaxation. Aujourd’hui, on retrouve également cette pratique dans l’univers BDSM (bondage, discipline, domination, soumission, sado-masochisme). Mais le Shibari ne se cantonne pas à une pratique sexuelle. L’art de faire les nœuds, les positions du corps, les différents types de cordes et leurs couleurs variées ont donné au Shibari une dimension artistique.
Adeline pratique le Shibari depuis plusieurs années à La Réunion. Si elle concède des débuts assez timides où il était difficile de trouver des pratiquants, aujourd’hui elle rencontre de plus en plus de personnes ouvertes à cette expérience. Dans sa pièce dédiée, une structure en bambou, solide, sur laquelle l’attaché se retrouve ligoté, en suspension. “On est vraiment sur un versant artistique”, explique-t-elle.
L’art du Shibari implique des techniques, des règles et une communion entre l’attacheur et l’attaché. Ce qui compte, “c’est vraiment l’intention”. ”Tout dépend de ce que la personne recherche. Il y en a, ce sera l’aspect méditatif, pour être en pleine conscience, lâcher ses émotions, d’autres voudront quelque chose d’un peu plus musclé”, décrit la pratiquante.
Au cours d’une séance, Adeline met un point d’honneur à être à l’écoute des sensations de la personne qu’elle attache. La pratique est accessible à tous, “quel que soit leur âge, leur sexe, leur corpulence”, détaille la jeune femme. Il existe en effet différentes matières de cordes et différentes épaisseurs.
La question qui revient souvent, c’est bien entendu celle de la douleur. “C’est un peu comme n’importe quel sport, ça peut être douloureux, mais c’est une douleur qu’on accepte”, note Adeline.