Resto La Kour,  c’est le nouveau concept de restaurant gastronomique éphémère qui s’invite dans les quartiers populaires de l’île. L'association naît d’un partenariat  entre la  Société d'Habitations à Loyer Modéré de La Réunion ( SHLMR)  et le magazine le Bon Zest. 

Dans la cour du quartier Station à Saint-André, les carottes sont dans la marmite pour le repas de midi. Le riz au lait s’épaissit sous le feu doux surveillé par le chef, les tomates sont hachées, les noix de coco s’ouvrent pour suivre à la lettre la recette. 

Resto la Kour a pour vertu de faire participer les femmes du quartier dans ces cuisines aménagées en extérieur. On fait de la place, on nettoie, ils y placent un beau plan de travail en inox qui brille et c’est parti. Sur l’opération Resto La Kour à Saint-André, 9 femmes ont été supervisées à la préparation du repas par Kévin Minatchy et deux autres cuisiniers de sa brigade. 

Souriantes et surtout à l'écoute, ces dames du quartier se sont efforcées de bien appliquer la recette du chef. 

“Chez moi, on mange plus de la viande, jamais de poisson” Diane et une jeune maman du quartier, chez elle, c’est de la viande de porc qu’on trouve généralement à table, elle précise que “C’est cool parce que l’atelier me permet d’apprendre des recettes et de découvrir comment on cuisine du poisson”. 

Si préparer un poisson ne relève pas du commun pour ces dames, il en est de même pour les messieurs qui ont décidé de prendre place sur les tables du restaurant aménagé dans la cité,  “Le poisson,  il est cuit comment ? à la vapeur ?  à la poêle ?” crie l’un des messieurs au chef encore affairé. 

Le repas est un moment  de partage autour d’une table,  il resserre et crée également du lien. En cuisine, ces 9 femmes vivent pour la plupart dans les mêmes immeubles. Elles s'étaient croisées de temps en temps, mais jamais elles n'auraient imaginé partager un jour une cuisine,  un moment de création, ou encore apprendre à dresser une assiette gastronomique ensemble. " On se connaît de vue,  mais on a jamais vraiment discuté" explique Raissa.  

Au-delà des graffitis, sur des murs qui laissent à désirer, l’image de ses femmes qui se sont responsabilisées sur chaque étape du menu, cette entraide a fait rayonner la cité, l’a embelli des rires des unes et des autres, mais aussi des bonnes odeurs que Resto La Kour a diffusé.