Des strass, des pailettes, Céline fabrique des attributs féminins pour dédiaboliser le corps de la femme.
Céline a commencé à broder il y a plus d 'un an maintenant. Sa broderie est décalée et originale. Dans ses confections, on retrouve tous “les attributs de la femmes qui sont tabous”, argumente-t-elle.
Du clitoris à la vulve en passant par les paires de seins, elle brode, elle coud, réalise des bijoux avec pour modèle ces parties du corps qui font la femme. Si à l’origine son message était très subtil, il est depuis quelques mois bien franc et sans fioritures. “Je brodais des corps de femmes comme des troncs d’arbres, j’en ai eu assez…” Dans son atelier, on trouve des rubans, des tee-shirts brodés, des magnets en forme de seins. “J’ai même fait un coussin avec des imprimés de clitoris”, ajoute-t-elle.
Le regard de l'autre, elle s’en tamponne. D’ailleurs Céline expose régulièrement son travail sur les marchés. Elle rappelle qu'autant de femmes que d’hommes sont curieux de voir ses fabrications. Seule ombre au tableau, l’artiste regrette de voir que des jeunes filles savent dessiner un sexe d’homme, mais ont une méconnaissance du sexe féminin. “Elles pensent que ce sont des coquillages ou des petites fleurs que je fabrique… C’est gentil, mais c’est dommage.”
Depuis quelques années, elles sont de plus en plus nombreuses à affirmer leurs corps, à le proclamer et signaler l'injustice du masculin qui l'emporte constamment . Ils et elles sont nombreux et nombreuses aujourd'hui à illustrer par l'Art toutes les complexités du corps humain en sculpture ou en peinture. Le corps de la femme a longtemps été un tabou. Certains artistes contemporains tentent de bousculer les moeurs établies et de mettre en lumière les parties intimes, les dédiaboliser, montrer que non, ce n'est pas sale.
Ces artistes sont aussi dans une démarche presque pédagogique, avec l'intention d'expliquer et de faire entendre qu'un clitoris est aussi une zone de plaisir, tout comme l'est le pénis, un attribut déjà sur-représenté dans nos sociétés.