Thilip est Sri-Lankais. On l'a contacté grâce au service HUDA (Hébergement d'urgence de demandeurs d'asile) de la Croix Rouge. Depuis 3 mois, l'association lui a mis à disposition un appartement où il vit avec 3 autres Sri-Lankais.
Avril 2019, des attentats islamistes perpétrés dans des églises un dimanche de Pâques font 267 morts et 496 blessés. Les touristes ont pu autrefois surnomer le Sri-Lanka "la perle de l'océan Indien", en 2022 le Sri-Lanka ressemble d'après les journaux à un cauchemar.
Depuis 2019, les Sri-Lankais sont nombreux à avoir quitté leurs régions pour demander l'asile en Malaisie, Indonésie, Australie. Sauf que les politiques migratoires de ces pays sont bien plus strictes que celle de la France.
La Réunion, département français d'outre-mer, et sa population tamoule semblent être donc la bouée de sauvetage pour ce pays en plein naufrage... Plusieurs embarcations battant sous pavillon sri-lankais ont accosté à La Réunion depuis 2018. Des associations ont pris en charge les migrants. La Justice française en a déjà renvoyé 60 au Sri-Lanka.
Chaos politique et économique
Endetté de plus de 50 millions de dollars, un président corrompu, des politiciens véreux, le Sri- Lanka n'est un lieu sûr ni pour les touristes, ni pour les locaux. Déserté suite au covid et aux pertes des recettes touritiques, l'économie du pays s'effritait. Aujourd'hui, tout s'effondre. Les denrées de premières nécessité peinent à arriver au Sri-Lanka, le pays vit au rythme des multiples coupures d'électricité. À tout celà s'ajoutent les violences, les corruptions qui n'apaisent aucunement la tension déjà omnipérsente dans la région de Colombo. Plus d'essence, écoles fermées et des repas rationnés, les Nations Unies estiment que 80% de la population est contrainte de se priver des "3 repas" par jour.
La faute à qui ?
Le président Gotabaya Rajapaksa a été forcé de quitter sa résidence suite aux manifestations et émeutes violentes. Le président a annoncé aprés sa fuite sa démission au 13 juillet 2022. Il faut rappeler que Gotabaya Rajapaksa succède à son frère la présidence et que depuis 15 ans ce duo est au pouvoir et n'a cessé de causer du tort aux Sri-lankais.
L'agriculture bio n'a pas bien poussé
Le sujet a fait couler de l'encre en France, si les limitations sur les différents engrais et pesticides n'ont pas aidé le Sri-Lanka à passer au bio, il leur est aujourd'hui presque impossible de s'auto-suffire et de ne pas importer. Autrefois connu pour sa production de thé, le pays ne pourra pas produire ses 320 millions de kg pour l'année. L'interdiction d'importation d'intrants chimiques et l'absence de soutien vers une agriculture 100% biologique empêche le pays de produire suffisament de vivres pour subvenir aux besoins de la population. Importer le peu de récolte est alors impensable lorsque le Monde sait que la famine règne aujourd'hui dans les villes les plus pauvres du Sri-Lanka.