Samuel Hoarau, l'unique artisan coutelier forgeron de l'île

Postée le 22/03/2023

Il est l’unique artisan coutelier forgeron de l’île. Samuel Hoarau nous ouvre les portes de son atelier et nous explique comment il travaille le fer pour fabriquer ses couteaux Péi.

Passionné depuis très jeune de sabres japonais et de couteaux de cuisine, c’est dès l’enfance que Samuel développe un réel intérêt pour la coutellerie. “Mes parents ne voulaient pas que je touche à un seul couteau, c’était hors de question. J’ai développé cette passion en regardant des films japonais sur les arts martiaux, sur tout ce qui était un peu mythique de ce côté-là.

Ce qui attire tout particulièrement Samuel Hoarau dans la coutellerie c’est, “que l’on fait de très belles choses avec rien. On part de rien, on part d’une matière qui est quasiment bonne à jeter, on la transforme, on lui donne une seconde vie.

Sauf que monsieur Hoarau n’a pas toujours été forgeron. Il a fait de nombreux métiers avant de se décider à vivre de sa passion. Finance, informatique, fabricant de sirop d’érable au Canada, promotion immobilière, BTP… Samuel à plus d’une corde à son arc. Et c’est en 2007 qu’il se lance. “Mieux vaut tard que jamais ! Depuis ce jour, et quand j’ai du temps, je forge. Aujourd’hui, j’en vis, certes pas dans l’excès, mais ce travail me fait vivre et fait vivre ma famille.

Complètement autodidacte, tout ce qu’il a appris c’est avec des livres, des vidéos, des échanges. “Dès que je vois quelque chose, j’ai la capacité de le refaire. Je regarde, je vois. Sur les sites internet, dans les livres. Quand ça réussissait tant mieux, quand ça ne réussissait pas, je cherchais la solution, le pourquoi du comment. Vu que l’on est à 10 000km de tout et que je suis le seul à faire ça, c’est compliqué de demander de l’aide. J’ai appris comme ça. Puis après j’ai fait des formations pour compléter.


Aujourd’hui et ce depuis 2010, il est le seul à faire ce métier dans ses ateliers à Bourg Murat et Trois Mares. “Être le seul à la Réunion, c’est plaisant, mais c’est aussi frustrant car on n’a pas de collègues avec qui parler ou échanger, on n’a pas de partage, mais bon, on s’y fait.