Opération Wuambushu : la France cible les bidonvilles de Mayotte

Postée le 21/04/2023

Le gouvernement français a lancé une opération controversée pour démanteler les bidonvilles de Mayotte et expulser une majorité d'étrangers en situation irrégulière. L'opération Wuambushu, qui devrait débuter le 21 avril après la fin du Ramadan, a suscité de vives inquiétudes de la part de plusieurs organisations de défense des droits humains.

Plusieurs centaines de policiers et de gendarmes ont été mobilisés sur place pour mener l'opération, qui devrait durer deux mois. Les migrants qui vivent dans les bidonvilles de Mayotte sont principalement des personnes originaires des îles voisines comoriennes, qui sont souvent dans des situations de grande précarité et ont un accès limité aux services de base et aux soins de santé.

Les organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences de l'opération Wuambushu sur la santé et la sécurité des migrants. Ils craignent que les expulsions ne conduisent à une augmentation de la stigmatisation et de la discrimination à l'encontre des migrants et qu'elle n'aggrave encore les tensions sociales dans la région.

En réponse aux critiques, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a souligné que l'opération était nécessaire pour lutter contre l'immigration illégale et pour assurer la sécurité et la santé publiques à Mayotte. Cependant, les défenseurs des droits humains ont appelé le gouvernement français à garantir que toutes les expulsions soient menées de manière humaine et respectueuse des droits humains.

Les Comores, pays voisin de Mayotte, ont également exprimé leur préoccupation quant à l'opération Wuambushu et ont appelé la France à renoncer à l'expulsion de migrants comoriens. Les Comores ont souligné que la situation de précarité économique et sociale à Mayotte était en grande partie due à la politique française d'immigration restrictive.

L'opération Wuambushu a mis en lumière les tensions croissantes liées à l'immigration et à la précarité économique dans les départements d'outre-mer français, et souligne la nécessité d'une approche plus humaine et respectueuse des droits humains pour répondre à ces défis.