“Aujourd’hui, se dépister, c’est se sauver la vie.” Jean-Michel Jobart, président de l’association ASETIS raconte les prémices du VIH à La Réunion et déconstruit les préjugés sur cette maladie chronique.
Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est un type de virus qui attaque le système immunitaire du corps. Bien que l'infection par le VIH soit une affection chronique maîtrisable, si elle n'est pas traitée, elle peut affaiblir le système immunitaire ou évoluer vers le syndrome d'immunodéficience acquise (sida).
Jean-Michel Jobart, président de l’association ASETIS le clame haut et fort : "Se dépister c’est se sauver la vie." Il y a une 40aine d’années, l’équipe de l’Institut Pasteur identifie le virus à l’origine de cette maladie qui fera plus de millions de morts. Le Sida est aujourd’hui, grâce aux progrès des scientifiques et médecins, facilement traitable et sous contrôle. Il faut en revanche être assidu dans sa prise de traitement.
“On soigne le VIH, mais on ne le guérit toujours pas”
À La Réunion, 3 patients atteints du VIH ont décidé, pour surmonter leur isolement, de monter une association pour multiplier les actions de dépistage. C’est le début de Sid’Aventure (qui deviendra ASETIS en 2018). Sur l’île, les thérapies, les dépistages, les soins et l’entraide sont complètement gratuits. Ce n’est pas forcément le cas de la zone océan Indien. Nombreuses sont les populations qui ne peuvent accéder à des soins car les thérapies sont très onéreuses. Aujourd’hui, dans les pays occidentaux, on ne meurt quasiment plus du VIH. L’issue n’est pas la même pour les pays en situation de pauvreté économique.
Si l’association est toujours présente 27 ans plus tard, c’est qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. Certains voient la maladie comme une honte et donc, n’accèdent pas au dépistage, et en parler leur semble irréel. ASETIS souhaite dédramatiser la situation et rappelle que les contaminations ne se font pas uniquement par voie sexuelle. Et qu’il serait enfin temps, en 2023, de lever le tabou sur une maladie que l’on n’a pas choisi. Et dont les patients sont très malades.
Ne pas discriminer les personnes séropositives, c’est déjà un premier pas vers l’éducation à ce qu’est le VIH.