Juin vert : Et si on éradiquait le cancer du col de l'utérus ?

Postée le 20/06/2023

Il est l'un des cancers les plus fréquents mais également les plus mortels. Pourtant, il existe des moyens de prévenir le cancer du col de l'utérus. A l'occasion de "Juin Vert", le mois dédié à la lutte contre ce cancer, nous avons interrogé le Dr. Phuong Lien Tran, gynécologue-obstétricienne au CHU de Saint-Pierre et membre du CRCDC (Comité régional de coordination des dépistages des cancers). 

Aujourd'hui, le cancer du col de l'utérus affecte 60 nouvelles patientes chaque année à La Réunion. Un chiffre qui paraît peu, mais qui rapporté à la population réunionnaise est inquiétant. S'il est plus fréquent, il est également plus mortel dans le département qu'à l'échelle métropolitaine avec un taux de mortalité deux fois plus élevé que dans l'Hexagone. Le mois de juin est consacré à la lutte contre le cancer du col de l'utérus et à la sensibilisation à la vaccination et au dépistage. L'enjeu ? Informer sur cette maladie qui pourrait être évitée et qui un jour, pourrait même être éradiquée. 

Les cancers du col de l’utérus sont provoqués par des virus de la famille des papillomavirus humains (HPV). Un virus qui se transmet par voie sexuelle.  Col de l'utérus, l'anus, l'oropharynx, la vulve, le vagin, mais également la cavité orale, le larynx et le pénis, les HPV sont responsables de huit localisations de cancers. Et vous l'aurez compris, les femmes ne sont pas les seules concernées.

Pour prévenir ce cancer, le dépistage reste l'enjeu majeur. "Le but est de déceler des lésions pré-cancéreuses avant qu'elles ne se transforment en cancer", explique le Dr. Phuong Lien Tran.

Quand se faire dépister ?

Le dépistage passe par un examen gynécologique qui consiste à analyser, via un frottis ou un examen cytologique,  les cellules au niveau du col de l’utérus. Un examen qui peut être réalisé par le médecin traitant, un gynécologue ou une sage-femme.

- Entre 25 à 29 ans, il est recommandé de réaliser deux examens cytologiques à 1 an d’intervalle puis 3 ans plus tard si le résultat des deux premiers est normal.
- Entre 30 à 65 ans, il s’agit de réaliser un test HPV tous les 5 ans (à débuter 3 ans après le dernier examen cytologique normal ou dès 30 ans en l’absence de dépistage antérieur). Il faut continuer à en faire même après la ménopause. En fonction de votre histoire personnelle, le médecin peut vous proposer un suivi plus rapproché.
- Avant 25 ans et après 65 ans, c’est le professionnel de santé qui assure votre suivi gynécologique qui détermine, au cas par cas, si votre situation nécessite que vous réalisiez un dépistage.

Un vaccin qui concerne les filles, mais aussi les garçons

Si la vaccination contre les infections au HPV pour les filles est recommandée par les autorités sanitaires depuis 2007, elle a, depuis janvier 2021, été étendue aux garçons. "Dans le cadre de campagnes de vaccination de masse, vacciner les garçons protège également les filles", commente le  Dr. Phuong Lien Tran. La vaccination contre les HPV concerne ainsi toutes les filles et garçons âgés de 11 à 14 ans. Un rattrapage est possible pour tous les adolescents de 15 à 19 ans révolus