Âgé de 23 ans, Lucas* n’aurait jamais pensé finir hospitalisé en réanimation. C’est en balade près d’un bassin dans l’Est qu’il pense avoir contracté la leptospirose. Une maladie bactérienne transmise à l’homme par les rongeurs, en particulier le rat. Souvent bénigne, la leptospirose peut conduire à l'insuffisance rénale, voire à la mort.
Cette maladie est présente partout dans le monde. La Leptospirose est une zoonose, c'est-à-dire transmissible de l'animal à l'homme. Ses principaux porteurs sont les rongeurs, en particulier les rats, qui excrètent la bactérie dans leur urine. La contamination de l'homme se fait donc par contact direct ou indirect avec l'animal infecté, notamment via les muqueuses (nez, bouche, yeux), les plaies ou à travers une peau saine macérée.
"Il n'y a pas forcément besoin d'une grosse ouverture, une petite égratignure suffit", explique Lucas. Le jeune homme de 23 ans, sportif, pense avoir contracté la maladie lors d'une balade dans l'Est. "Je me suis blessé au pied, on a fait une balade en bord de rivière et ensuite la descente aquatique dans un bassin, je pense que c'était à ce moment", se rappelle-t-il sa mésaventure. Le temps d'incubation de la leptospirose est de deux à 15 jours.
Pour Lucas, les premiers symptômes se sont manifestés au bout d'une dizaine de jours, de façon "brutale". "C'était de grosses sueurs froides, beaucoup de fièvre, je suis monté à 39,5°C. J'ai aussi eu de très grosses courbatures, ça prenait des pieds à la tête". Constatant que son état ne s'améliore pas, Lucas décide de consulter. La leptospirose ressemblant à d'autres maladies comme la grippe et les cas étant rares à cette période de l'année à La Réunion, le diagnostic n'est pas directement posé. "Je suis allé à l'hôpital, j'ai insisté et là on m'a fait la sérologie qui a établi qu'il s'agissait bien de la leptospirose", indique le jeune homme qui a passé 4 jours hospitalisé, dont 2 en réanimation. "C'est la première fois qu'une maladie me touche de façon aussi brutale. J'ai eu de la chance", explique-t-il. Et d'ajouter : "A un moment je ne pouvais plus du tout marcher, ça prenait vraiment dans les jambes". Aujourd'hui presque rétabli, Lucas a encore des nuits difficiles et souhaite sensibiliser les plus grand nombre. "Je suis jeune, mais pour les personnes à risques, l'issue peut ne pas être la même, cette maladie cause encore des décès".