Situé entre le Bras de Cilaos et le Bras de la Plaine, le village de l’Entre-Deux culmine à 400 mètres d’altitude. Ses cases créoles colorées sont le joyau du village, servant de support à l’un des circuits les plus touristiques de l’île. Johnny, guide passionné, propose des visites explicatives sur l’histoire du bourg et de ses cases qui le composent.
Jusqu’au milieu du 19e siècle, l’Entre-Deux était essentiellement une terre de maraîchage partagée entre trois grandes familles : les Hoarau, les Lauret et les Payet. Les tout premiers habitants du village étaient des marrons descendus des hauts. On retrouvait également beaucoup de maraîchage au niveau du Dimitile, où près de 700 personnes vivaient.
Un circuit pas comme les autres
“Cette maison a été construite en 1870. L’allée est encore d’origine. De chaque côté, nous avons deux grands bassins qui étaient un grand signe de richesse à l’époque. Le lambrequin, vous pouvez observer qu’il descend vers le bas et remonte vers le haut. C’est assez rare. Vous savez à quoi ça sert ? Ça ne servait à rien, c’était juste pour faire voir son double statut dans la société”, explique Johnny Mignon, guide touristique de l'Entre-Deux, aux touristes faisant la visite.
Les cases créoles ont seulement été répertoriées à partir de 1996. C’était avant tout le choix du particulier de mettre la couleur qu’il souhaitait sur sa maison. Une fois le répertoriage effectué, le propriétaire n'a plus pu en changer. C’est ce qui fait le charme de l’Entre-Deux. Des maisons colorées uniques dont les histoires se mêlent entre elles. Dans le village, il y a plus de 200 cases répertoriées, qui sont illuminées gratuitement par la mairie le soir.
“On est devant une façade à écran. À l’époque, on appelait ça les cache-misère. Parce que ça a une belle devanture, mais ça pouvait laisser à désirer derrière. Pour moi, c’est vraiment comme un décor de cinéma. Cette maison a 153 ans. Et jusqu’en 1920, c’était la gendarmerie du village. Et le petit garage à côté, c’était l’ancienne prison, où ils gardaient les prisonniers,” commente Johnny.
La visite se poursuit sur fond d’explications passionnées du guide. Au détour de la rue Payet, surnommée la rue des Champs-Elysées par les habitants, les cases créoles colorées se succèdent. Toutes avec des histoires uniques.
“On doit garder les critères comme le lambrequin, la couleur, la façade à écran s’il y en a une. Ce sont des choses importantes à préserver pour notre patrimoine. L’Entre-Deux est encore un village authentique, et c’est ce qui fait son charme.”