La précarité fait sa rentrée

Postée le 22/08/2023

La rentrée est arrivée pour les étudiants d’outre-mer. Quelque peu en avance sur leurs voisins métropolitains, les étudiants de La Réunion sont invités à procéder à leur inscription à l’Université. Nous savons que rien n’est gratuit, que chaque chose se paye. Mais quel est le coût de la rentrée scolaire 2023-2024 ?

Une étude de l’UNEF souligne le manque d’aide que peuvent recevoir les étudiants. En effet, même si La Réunion compte une majorité d'élèves boursiers (63%), plusieurs autres points noirs sont à relever. 

Tout d’abord, la crise du logement à La Réunion n’est un secret pour personne. 60 000 logements ont été promis pour 2022 à l'échelle nationale, hors, seuls 3067 ont été réellement construits. Sur La Réunion, le campus du Moufia attend toujours la construction des 300 logements prévus. Mais est-ce la solution ? En effet, sur les 5000 demandes annuelles que reçoit le CROUS, seules 1 313 seront acceptées, faute de place. Le prix des loyers explose, frisant le ridicule par moment. Une étudiante témoigne : 500€ de loyer pour une chambre en colocation dans un appartement, partagé entre 4 personnes. Il s’agirait peut-être ici de créer un système de régulation des loyers sur l’île, surtout pour les étudiants, qui subissent de plein fouet les augmentations absurdes perpétuées par certaines personnes vénales. D’autres n’ont d’autre choix que de continuer à résider chez leurs parents.

Ensuite, le sujet du transport. Beaucoup d'étudiants se voient forcés d’acheter une voiture afin de pouvoir se rendre sur leur lieu d’étude. Ceux qui ne peuvent pas doivent compter sur un système de transport en commun à bout de souffle, mais qui est devenu gratuit récemment (heureusement). 

Ajoutons à cela le coût général de la vie à La Réunion, qui est à minima 30% supérieur à la France métropolitaine. Pourtant, le pouvoir d’achat n’est pas pris en compte. Nous pouvons donc affirmer sans trop se mouiller que les étudiants boursiers de La Réunion peuvent se permettre 30% moins d’activités, de repas, de logement et de loisirs, ce qui signifie une nette différence de traitement.

Finalement, la situation des étudiants ne semble pas aller en s’améliorant. Quand un étudiant non boursier doit loger dans le privé, parce que les logements publics sont très rares, alors celui-ci devra débourser 3078,58€ pour faire sa rentrée. Cela comprend tous les frais incompressibles: logement, repas, transport…  Contre 1153,58€ s’il avait accès à un logement universitaire. De la même manière, un élève non boursier et habitant chez ses parents devra débourser 792,89€ pour faire sa rentrée. Les taxes comme les droits d’inscriptions, l’acquittement à la C.V.E.C., et bien d’autres dépenses sont en augmentation.