Vous êtes-vous déjà demandé comment les vinyles étaient fabriqués ? Comment la musique est-elle mise sur un disque ? Quels types de machines sont utilisées ? Bienvenue dans l’univers musical du 45 tours et ses secrets de fabrication dans l’unique usine de pressage de l’océan Indien.
 

Anthony est chef d’atelier et opérateur de presse chez Run Run Records, l’unique usine de pressage de vinyle de l’océan Indien.

“L’entreprise existe depuis 5 ans et nous pressons essentiellement des disques pour les artistes réunionnais, mais aussi pour l’international”, explique t-il.

Mais du coup ? Comment on fabrique un vinyle ?

Pour fabriquer un vinyle, il faut tout d’abord passer par différentes étapes. La première est bien évidemment d’enregistrer la musique en studio. Ensuite cette musique va être transmise à un cutting (la gravure sur laque du master). Le lacquer une fois réalisé va être envoyé à la galvanoplastie (procédé chimique qui permet de reproduire le lacquer sous forme de stamper). Les stampers vont servir à partir de ce lacquer à pouvoir reproduire le sillon sur le nombre de disques désirés.

“Une fois que tout est là, je vais lancer la production du disque, donc vraiment sur la reproduction du sillon via ma presse et les stampers sur le support plastique. Une fois que la production de disques a été réalisée, je passe au conditionnement : la mise en sous-pochettes, la mise en pochette, l’emballage et enfin l’envoi. Je suis tout seul à l'atelier et je fabrique près de 300 disques par jour.”

Et comment la musique va sur le vinyle ?

Mettre du son sur un vinyle ne relève pas de la magie, mais plutôt de la physique. L’idée première est de faire rentrer une onde sonore, une vibration dans la laque première (la matrice). Cette vibration va faire vibrer de haut en bas et de droite à gauche le diamant de la platine vinyle. Ces petits mouvements sont ensuite convertis en signaux électriques et envoyés vers un amplificateur qui les fera ressortir sous forme de musique.

“On a assisté à un gros retour du disque vinyle depuis une dizaine d’années.” Pour Anthony, cela ne fait pas de doute, c’est tout d’abord lié à la qualité sonore. “Le disque vinyle, c’est un support analogique qui restitue toute la gamme des fréquences perceptibles par l’oreille humaine.”

Le deuxième critère selon Anthony est le fait que le vinyle reste un objet physique à part entière. Un objet de collection que les puristes du disque noir gardent precieusement sur leurs étagères. “Le vinyle est un assez bon exemple de ce que les gens peuvent accorder comme importance au travail artisanal qui a été fait en amont. Il y a les graphismes, mais aussi les pochettes. Tout cela fait un ensemble artistique à garder. Et ça crée des moments. Parce qu’un vinyle, c’est aussi une histoire. Une face A, une face B où l'on ne peut pas choisir la chanson. il faut être patient et prendre le temps de l'écouter en entier.”