Dans le viseur du gouvernement depuis quelques mois, les puffs seront bientôt interdites. L’Assemblée nationale vient enfin de voter à l’unanimité en ce sens. Ces cigarettes électroniques jetables sont très populaires chez les adolescents. Pourtant, le problème est de taille. Ces e-cigarettes sont libres d’accès dans les bureaux de tabac ou stations-service alors que, légalement, leur vente est interdite aux mineurs.

Souvent, les contrôles ne sont pas faits, et des collégiens ou lycéens se retrouvent à “vapoter” à la sortie de l’école. Les puffs posent également deux problèmes supplémentaires majeurs. 

Nocives pour la santé

Les puffs ne contiennent pas de tabac, mais de la nicotine. Allant de 0 à 20mg, elles peuvent créer une forte dépendance autant chez les fumeurs que chez les non fumeurs. Aux yeux de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), ces e-cigarettes peuvent constituer une porte d’entrée vers le tabagisme pour les jeunes qui ne fument pas. Il faut également rajouter que le marketing réalisé autour de ces cigarettes électroniques s’oriente vers les adolescents en proposant des arômes liquides rappelant l’enfance. Saveur fruits rouges, pastèque, citron, noisette, le tout avec un packaging très coloré. 

En plus de créer une dépendance, elles peuvent entraîner des problèmes respiratoires, des troubles de l’anxiété ou de l’apprentissage.

Parmi les adolescents utilisant la Puff, 28 % d’entre eux ont commencé leur initiation à la nicotine à travers ce produit et 17 % d’entre eux se sont ensuite tournés vers une autre forme de produit de la nicotine ou du tabac. souligne l’étude de l’Alliance contre le tabac. 

Fléau environnemental

Le deuxième problème lié aux puffs est la catastrophe environnementale qu’elles engendrent.

En effet, le premier point à soulever est le fait qu’elles soient jetables, pour une durée de vie de 500 à 600 bouffées. La Puff ne se recharge pas et est donc mise à la poubelle dès que son utilisation est terminée.

Presque impossibles à recycler, elles constituent donc une aberration écologique.

De plus, elles sont essentiellement constituées de plastique avec une batterie en lithium, représentant un danger immédiat et à long terme pour notre environnement.. « Elle est donc aussi un déchet toxique qui s’ajoute aux 4 500 milliards de mégots jetés annuellement dans le monde», explique une étude de l’Alliance contre le tabac, publiée le 25 octobre 2022. 

En route pour le Sénat

La proposition de loi de l’Assemblée nationale prend doucement la route vers le Sénat. Pour permettre l’adoption rapide de cette loi, le Sénat doit voter le texte dans les mêmes termes dans l’espoir d’interdire totalement les Puffs d’ici la fin de l’été 2024. La commission européenne devra être prévenue de cette nécessité, et devra donner son feu vert.

La France emboite le pas à ses voisins, l'Allemagne, la Belgique et l'Irlande où les Puffs sont déjà interdites.