Le monde d’Edgar, en noir et blanc

Postée le 12/03/2024

Toujours en repérage et armé de son Rolleiflex, il arpente les rues de Terre-Sainte et participe à la vie de son quartier en photographiant ce qui l’inspire le plus. Entrez dans le monde en noir et blanc d’Edgar Photographies.
 

Évoluer dans le monde de la photographie n’était pas anodin pour Edgar Marsy. Depuis tout petit déjà, il s’amusait avec des argentiques. Sa première rencontre avec un appareil photo, c’était avec l’appareil familial. Poussiéreux et caché dans un placard, Edgar met la main dessus. Il achète par la suite son premier appareil photo, un Cosina. “Je suis venu à la photographie par le labo. Je tirais des négatifs de la famille par plaisir et par fascination par l’aspect magique de l’image qui apparaît sur un papier. C’était vraiment cet aspect magique qui m’a fait venir au tirage. Et une fois que j’ai tiré toutes les images que je pouvais tirer, j’ai voulu produire moi même mes propres négatifs. Et c’est comme ça que j’ai commencé à faire de la prise de vue”.

 

Une histoire en noir et blanc

 

Pendant 15 années et quotidiennement, Edgar n’a fait que du labo noir et blanc. C’était une évidence pour lui de ne pas faire de couleur. “La couleur je trouvais ça plus compliqué que le noir et blanc. Alors qu’avec le noir et blanc, je pouvais recadrer, contraster, maîtriser mon image de A à Z. Je suis resté sur cette technique pour ces raisons pratiques. Et puis à force, c’est devenu une habitude et une façon même de travailler”.

Edgar travaille depuis 2005 avec un Rolleiflex de 1969. Un vieil appareil argentique, moyen format. Pendant de nombreuses années il n’avait que celui- ci. Depuis peu, il travaille avec un Hasselblad qu’il préfère utiliser pour le paysage ou des scènes de vie en mouvement.

Est-ce qu’on peut parler de nostalgie en utilisant de l’argentique ? Disons que pour moi, c’est vraiment ma formation. De 90 à 2005, je n’ai fait que du tirage quotidiennement. C’est mes repères. J’ai un amour pour le tirage papier qui est pérenne dans le temps. Il a de beaux rendus, un aspect magique. Certes, le numérique, que j’utilise aussi beaucoup aujourd’hui, à ce côté pratique, spontané, qui s’adapte à beaucoup de situations. C’est un outil que j’aime aussi énormément. C’est comme comparer un écrivain qui préfère écrire au stylo que sur un ordinateur”.

 

Son projet photographique

 

Son travail, Edgar le conçoit par la définition d’un territoire. Chaque sujet ou paysage qu’il va photographier définit un territoire bien distinct. Pour lui, “chaque lieu à ses zarboutans, ses figures emblématiques”, et c’est ce qui va l’attirer pour réaliser un portrait. Ses photographies, il les a définies comme documentation. “J’ai quand même une part documentaire. J’aime à penser que mes images serviront plus à décrire un territoire commun pour une génération future. Ça peut m'animer de penser que mes images auront plus de sens dans 1 ou 2 générations que maintenant.


Ce que je trouve le plus dur dans le métier, c’est le fait d’être peut-être intrusif avec les personnes que je rencontre. Il faut aller vers les gens, il faut demander beaucoup d’eux. Et des fois, je me dis que je préférerais faire de l'agriculture ou bien d'autres choses.”