À l’annonce de son cancer du sang, Nathalie Cazanove pensait que le pire allait arriver. Après le long chemin de l’acceptation et de la compréhension de la maladie, elle a trouvé son évidence : écouter et soutenir les autres malades. Elle est aujourd’hui présidente de l’association Hema 974.
Nous sommes en pleine épidémie de Covid lorsque Nathalie Cazanove apprend qu'elle souffre d'un cancer du sang. La période qui a précédé son diagnostic relève d'un vrai parcours du combattant. "Ça a commencé par quelque chose de tout à fait anodin, je suis allée voir mon médecin traitant pour une douleur à l'oreille", raconte-t-elle. Les douleurs ont commencé à s'amplifier et à se généraliser "sur tout le corps". Plusieurs traitements, puis plusieurs séries d'examens, son état ne s'améliore pas. "J'avais beaucoup de douleurs au niveau des os, du squelette à ce moment-là, on m'a dirigé vers un hématologue", relate-t-elle. Entrer dans un parcours médical n'a pas été chose simple pour Nathalie. "Au départ, je ne voulais pas y aller, j'avais peur", se souvient-elle. Une peur liée à un passé hospitalier douloureux. Il y a vingt ans, Nathalie a fait une fausse couche. À cette époque, elle estime ne pas avoir été assez écoutée par le corps médical. Ses douleurs n'ont pas été prises au sérieux. "Je trouve dommage qu'on ne puisse pas faire ressentir la douleur des malades quand ils disent qu'ils souffrent", lâche-t-elle, se remémorant le "tsunami" qu'elle a traversé après la perte de son enfant.
Consciente que sa vie va connaître un nouveau bouleversement, elle finit par écouter son médecin traitant. "Elle m'a dit, vous n'avez pas le choix, on soupçonne une leucémie, il faut aller faire les examens en milieu hospitalier", indique-t-elle. Le diagnostic tombe. "J'ai d'abord pensé que je n'avais plus beaucoup de temps", se souvient-elle. Car dans de nombreux cas de cancer du sang, les douleurs sont signe d'un stade avancé de la maladie. Fort heureusement pour Nathalie, ses douleurs l'ont menée à être diagnostiquée précocement et donc d'avoir accès à un traitement. "J'ai mis deux ans pour accepter la maladie", indique-t-elle. Pour rebondir et laisser une trace, elle se lance dans l'écriture d'un livre retraçant son enfance auprès de ses grands-parents, La Pointe : enfances. "Puis, j'ai voulu rencontrer des malades", raconte-t-elle la naissance de l'association Hema 974.
Aujourd'hui, Nathalie se bat pour apporter ce dont elle a peut-être manqué à certains moments de sa vie : l'écoute. Sans stigmatiser le corps médical, elle invite tous ceux qui peuvent offrir une oreille attentive à le faire : "C'est déjà 50% de bien-être qu'on apporte, moi c'est ce qui me propulse".