Alexandra Leperlier est artiste-peintre anatomique et médicale. De sa passion de l’aquarelle est née l’envie d’illustrer les opérations et les chirurgies. Un travail essentiel dans la communication médicale pour les professionnels de santé et le grand public.

Sur la grande table dans son salon, Alexandra sort d’un carton ses aquarelles, ses pinceaux, ses feuilles A5 et sa tablette. Elle se sert un verre d’eau et commence à dessiner, d’abord au crayon, puis passe ensuite à la couleur.

Alexandra est illustratrice médicale, mais elle préfère se faire appeler artiste-peintre. Sa passion, se rendre dans les blocs opératoires pour dessiner les chirurgies. Un métier qui ne cesse d’évoluer au gré des techniques médicales. “C’est vraiment quelqu’un qui va peindre l’anatomie, les images d'interventions, qui va vulgariser vraiment tout ce qui est l’acte chirurgical”, indique Alexandra. “Chaque aquarelle est unique, je ne fais pas de tirages de mon travail. Ce que je fais, c’est vraiment de l'art médical et anatomique.”

Les prémices d’une passion dévorante

Je suis arrivée là-dedans un peu par accident. C’est à la suite d’une intervention que j’ai subie, qui s’est mal passée”, explique Alexandra, tout en continuant de peindre. “J’ai dû être hospitalisée longtemps et j’ai été immobilisée aussi. J’ai dessiné mon premier genou sur mon lit d’hôpital, pour moi d’abord, vraiment comme de l’art-thérapie. J’ai essayé de comprendre la structure, qu’est-ce qui me faisait mal, pourquoi j’avais mal et pouvoir aussi communiquer avec mon chirurgien.

Sur ce premier dessin, Alexandra “lâche les émotions” et tente de comprendre son intervention. Elle ne l’a pas gardé et l’a offert en souvenir à son chirurgien. Ravi d’avoir entre ses mains une ébauche médicale, ce dernier lui explique que c’est une profession et que certaines personnes en font leur métier. Intriguée, Alexandra se renseigne un peu plus tout en reprenant ses études à côté. “J’ai décidé de m’y consacrer pendant 1 an, et ça a fonctionné.

Sa passion pour l’aquarelle remonte à l’enfance. “J’ai grandi avec une maman artiste-peintre. Je n’ai jamais vraiment appris. Mais je l’ai vue faire. Qu’on le veuille ou non, on intègre des techniques”, raconte Alexandra. “L’art a toujours été un fil rouge dans ma vie. Ça a toujours été là, à l’intérieur de moi. Apparemment, ça ne demandait qu’à sortir.”

Aider les patients à comprendre

Alexandra voulait d’abord se faire connaître avant de collaborer avec les professionnels de santé. “Chance ou malchance, mais dans mon parcours, j’avais déjà un pied dans le milieu avec ma rééducation.“ Pour remercier le personnel médical dans un premier temps, la jeune peintre a donné de nombreuses illustrations. Elle se souvient d’une aquarelle en particulier. “C’était une aquarelle sur une mastectomie unilatérale. L’illustration était très symbolique. Je ne pouvais pas la garder. Elle appartenait aux soignants. Je leur ai offert.”

De pinceau en peinture, Alexandra enchaîne les petites expositions. Dans des marchés artisanaux, au CHU Sud. Le grand public commence à connaître et reconnaître ses dessins.

Ce qui est important pour moi dans ce que je fais, c'est d'aider à la compréhension du corps humain. Ce que je voulais aborder, c’était vraiment la structure. La structure de l’os, la structure de l’implant qui est mise en place. Quel emplacement il va prendre dans l’articulation. Et en fait, c’est beau. Mon but c’est de faire comprendre aux gens comment les opérations se passent.”

Une meilleure compréhension pour le patient, telle est l’importance du travail d’Alexandra. 

Je vous propose de vous emmener avec moi au bloc, et d’avoir ma vision d’artiste. la poésie de l’instant, et dans l’anatomie, vous transmettre la beauté de notre corps. Je veux juste réconcilier les gens, entre notre corps et le médical."