La scène est son milieu naturel, l’humour est sa langue maternelle. Isabelle Delleaux, dite Zaza, est comédienne, improvisatrice et clown. Isabelle dans son quotidien, Zaza sur les planches, elle nous livre un petit aperçu du chemin qui l’a menée jusqu’au public.
C'est en 2000 qu'Isabelle pose ses valises à La Réunion. Originaire du Nord de la France, elle voit d'abord l'île comme un point de chute avec son compagnon de l'époque, avec comme projet de s'installer à Madagascar par la suite. "La vie a fait qu'avec mon compagnon, ça s'est terminé, entre temps je suis tombée enceinte, j'ai eu la joie de faire un bébé toute seule", raconte-t-elle. "La Réunion m'a ouvert les bras, j'ai fait des rencontres artistiques", explique celle qui aujourd'hui est intermittente du spectacle, comédienne d'impro et clown à l'hôpital. Et c'est ainsi qu'est née Zaza. "C'est le petit diminutif qui m'est arrivé à La Réunion et c'est resté".
La comédie et l'humour ont toujours fait partie de sa vie. "J'ai toujours été mise en avant dans les réunions familiales pour mes idioties, ma liberté d'être", relate Isabelle. Mais les choses n'ont pas été aussi simples lorsqu'elle a voulu convaincre ses parents sur son choix de carrière. Elle se souvient : "Quand j'ai décidé de devenir comédienne, là ça a fait "alarme", mes parents estimaient que ce n'était pas une vie pour moi, qu'il fallait d'abord que j'aie un métier". Isabelle se tourne alors vers des études d'infirmière, un métier avec lequel elle a tout de suite accroché. Et de nuancer : "Et puis à un moment donné, la comédie, le plaisir de jouer, de partager sur scène ont pris le dessus et je suis revenue à mes premières amours : la scène et le théâtre."
Pour Zaza, faire rire est un exutoire. "Donner au public l'opportunité de rigoler, ça me fait beaucoup de bien", explique-t-elle. "Je sais que je fais du bien aux gens". Une facette qui lui rappelle d'ailleurs son métier d'infirmière. Après une période difficile où elle perd le père de son deuxième fils, la vie mène Zaza à s'essayer au clown. Un épisode qu'elle considère comme "une libération". "Le clown m'a permis d'exprimer mon malheur et au travers de cela, de faire le pas de recul, de pouvoir en rire", concède-t-elle. En 2012, elle croise la route d'Éclats de l'île, une compagnie de clowns hospitaliers. "Ils recrutaient, je suis allée aux auditions et bim ! ça a fonctionné", sourit-elle. "J'étais infirmière, je suis comédienne, quoi de mieux que de devenir clown à l'hôpital ?", tire-t-elle comme conclusion.
C'est avec sagesse que Zaza parle de son parcours. "J'ai rencontré des gens qui m'ont fait grandir, j'ai réussi petit à petit à me faire confiance", indique-t-elle. Et d'ajouter : "Ma plus grande force, ça à été le jour où je me suis regardée dans un miroir et que j'ai su me dire "Je t'aime"".
Retrouvez également le reportage réalisé sur les clowns à l'hôpital avec Éclats de l'île :