Octobre rose : Le témoignage d’Huguette

Postée le 23/10/2024

"Lorsque le coup de massue arrive, il ne faut surtout pas rester dans le déni". Huguette a bientôt 67 ans. Elle a surmonté trois cancers du sein. Pour son Octobre Rose, elle s'est lancé un défi : faire l'ascension du Piton des Neiges. Une aventure qui retrace son combat contre la maladie et qui reflète la femme qu'elle est aujourd'hui.

Sa "traversée du désert", comme elle l'appelle, démarre en 2015. "Je faisais déjà régulièrement mes mammographies", raconte-t-elle. Déjà suivie pour une tumeur depuis 2012, la "vigilance" a toujours été son maître-mot. "Pour ma première tumeur, il n'y a pas eu de traitement, juste une tumorectomie", explique-t-elle. Presque trois années s'écoulent lorsqu'un peu avant la date de sa prochaine mammographie, Huguette remarque une boule, "quelque chose qui me faisait mal", se souvient-elle. Mammographie, biopsie... s'ensuit alors toute une série d'examens. "Malheureusement, le verdict est arrivé, il a fallu aller au combat", lance-t-elle. Huguette souffre d'un cancer du sein dit "triple négatif", de stade 3.

À cette période de sa vie, tout s'écroule, la famille éclate. "Le plus difficile, c'est le traitement, mais aussi d'être bien entourée, ce qui n'a pas forcément été mon cas, mais je n'avais pas le choix, il fallait faire vite", explique-t-elle. Soutenue par ses enfants, elle passe une année rythmée par la radiothérapie, puis la chimiothérapie et la redoutée mastectomie. Pour Huguette, cette opération était inévitable. Elle raconte : "La mastectomie, c'est la féminité qui disparaît". Ses épreuves successives, Huguette les a toujours abordées avec philosophie et humilité. Pour tenir, elle a su compter sur elle-même.

Deux "traversées du désert"

Une force qu'elle a remise en question en octobre 2016. "Tout allait bien, mais on s'est un peu réjoui trop vite", lâche-t-elle. Elle poursuit : "J'ai à nouveau senti un nodule sur la reprise de cicatrice. On a fait une biopsie et... retour à la case départ". Ce nouveau cancer, Huguette l'accueille avec des doutes et une grande crainte. "Lorsqu'on ne sait pas par où on est passé, ça va... mais quand on sait combien le combat à été rude, combien ça a été dur, on se demande si on aura le courage et la force pour repartir dans cette lutte". Le courage et la force, Huguette les a trouvés en la personne de son fils. "Je me suis dit, il ne m'a jamais abandonnée, au moins pour lui, je dois me battre".

"Rien à prouver à personne, tout à moi-même"

"Guérison" et "rémission" sont des termes qu'Huguette n'affectionne pas particulièrement. Pour elle, ce qui prime, c'est la vigilance. Ses contrôles se font désormais tous les ans. Après de longues réflexions et une attente qu'elle estimait nécessaire, elle a eu recours à une reconstruction mammaire. Fin septembre 2024, elle décide de relever le défi qu'elle s'était donnée : faire l'ascension du Piton de Neiges. "C'était mon Octobre rose, je n'avais rien à prouver à personne, tout à moi-même", se félicite-t-elle. "Le long du trajet, je pensais que ça représentait un peu cette maladie et qu'arriver là-haut, c'était juste ce que je représentais aujourd'hui".

"Faites-vous dépister, faites l'auto-palpation, ne restez pas dans le déni. Si c'est pris en charge à temps, regardez, j'en suis à trois, mais je suis vivante, le combat vaut la peine. Battez-vous", lance-t-elle comme message.

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À l’occasion d’Octobre rose, le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers met en lumière l'importance de la prévention et du dépistage organisé du cancer du sein. Plusieurs actions de sensibilisation sont mises en place. Cette année, 3 messages-clé sont à retenir : 
1.La prévention & le dépistage organisé du cancer du sein sont essentiels. 
2. Le dépistage organisé des cancers connait une nouvelle organisation. A La Réunion, comme partout en France, depuis le 1er janvier 2024, les invitations aux dépistages organisés des cancers sont transmises par l’Assurance Maladie. 
3. Le dépistage organisé du cancer du sein concerne 1 Réunionnaise sur 3. Hors, seulement 44% de la population concernée réalise son examen de dépistage.  "Passons le message à celles que nous aimons #tienbolokor contre les cancers !"