Une nouvelle vague de surfeurs à La Réunion

Postée le 05/05/2021

2011, c'est l'année qui a marqué la fin du surf dans les eaux réunionnaises. 2011, c'est l'année qui a marqué le début de la crise requins. La Réunion, une île où l'océan est devenu interdit. 25 attaques de requins, dont 11 mortelles entre 2011 et 2019. Des drames qui ont profondément marqué la population et endeuillé toute la communauté de la glisse à La Réunion. 10 ans après, où en est-on ? Et si le surf était en passe de trouver un nouveau souffle ?

Il y a ceux qui n'ont jamais arrêté, malgré la présence du danger, et il y a ceux qui attendaient enfin des actions concrètes pour sécuriser la pratique des sports de glisse à La Réunion. Saint-Leu, Roches Noires, Trois-Bassins, ces spots mythiques de La Réunion semblent retrouver peu à peu leur attrait d'antan. Le retour à l'eau pour les amateurs de glisse, après 10 ans de crise requins. 

Au cours de ces dernières années, plusieurs dispositifs ont été testés, avec plus ou moins de succès, mais sans pérennité. Ces expérimentations ont donné naissance à la création de vigies requins renforcées (VRR). Créé par la Ligue réunionnaise de surf, les VRR sécurisent aujourd'hui 7 spots, des Zonex. Une action à la fois en mer, où des bateaux armés de caméras scrutent les fonds marins, et sur terre, où une équipe réceptionne les informations et se prépare à agir en cas d'alerte. Seul  bémol, ce dispositif est pour le moment réservé aux licenciés. Mais il a au moins le mérite d'avoir permis aux écoles de surf de reprendre du service. 

Un autre dispositif a vu le jour à Saint-Leu, la Water Patrol. Une zone d’expérimentation opérationnelle (Zonex) a été mise en place par l’association Leu Tropical Surf Team , avec l'appui du Centre Sécurité Requin (CSR). EPI (Equipement de Protection Individuel). Cette dernière a été officialisée le 23 mars 2021. "Saint-Leu, c'est un spot pour les passionnés avec une vague vraiment exceptionnelle", explique Gilbert Pouzet, président du Leu Tropical Surf Team. Là encore, le dispositif nécessite d'être licencié.

Mais les surfeurs sont de plus en plus nombreux à se remettre à l'eau. "On le voit sur le spot de Trois-Bassins, où on a pratiquement 200 surfeurs en même temps sur le spot. Les écoles ont repris et elles sont déjà débordées par le nombre de demandes", explique Hervé Geollot, responsable des vigies requins renforcées.

Malgré le déploiement de ces dispositifs encadrés, les adeptes de la glisse doivent impérativement s'équiper d'un EPI (équipement de protection individuel). Le retour du surf pour tout le monde, ce n'est donc pas pour tout de suite. Mais les initiatives ont tout de même permis à l'activité économique autour des activités de glisse de remonter quelque peu la pente. "On vend pas mal de matériel, des planches, des leashses... Là, les gens veulent des planches pour débutant", s'étonne un gérant de surf shop qui confie ne pas avoir vu ça depuis 10 ans.